À propos de guitare... par François Castet 

Un mot sur la photocopie de la Musique ?

Les raisons pour lesquelles on photocopie la musique :

• Le professeur (et j'en suis) ne prépare pas toujours ses cours  : souvent pris au dépourvu, il donne une partition à photocopier à son élève... très facile  !
• L'élève trouve tout naturel de mettre un franc dans la machine pour avoir une "oeuvre", gratuitement...
• Les éditeurs sont trop lents à répondre aux commandes...
• Les magasins aiment vendre ce qu'ils ont "dans la vitrine" et n'aiment pas se compliquer la vie : ils répondent souvent "c'est épuisé", par paresse... Ils préfèrent vendre les livres à succès (bons ou mauvais) que les merveilles moins demandées...
• Les éditeurs vendent souvent un morceau de 5 pages au même prix qu'un recueil de 30 pages...
• Certains éditeurs découragent : les "Estudios sencillos" (volumes I et II) de Leo Brouwer (chez X) n'ont jamais été corrigées depuis des décades et comportent toujours les mêmes fautes de notes, de doigtés, de mesure. On a envie de faire "sa propre édition" pour la donner aux élèves et l'éditeur le mériterait ! Leo le sait-il ? L'éditeur "X" en est il conscient ?
• Le professeur aime bien "le morceau de la page 32" d'un livre de 50 pages : on photocopie cette page là... et on n'achète pas le livre...
• Les éditeurs vendent souvent trop cher ? Mais, s'ils tiennent compte de tout ce qu'on leur "vole", c'est un peu normal...

On trouvera d'autres raisons, encore...

Nous sommes tous responsables : la photocopie est un poison !

C'est de la contrefaçon...

Quel plaisir à manipuler ces feuilles volantes, jamais collées, toujours en désordre, qui tombent du pupitre quand une brise souffle ! Comme c'est agréable de se tromper de page quand on enchaîne un morceau !

Qui ne connaît le plaisir d'un beau livre, bien imprimé, bien relié, agréable au toucher et à l'oeil ?

Quel amateur de beaux livres a une bibliothèque de photocopies ?

Qui ignorerait que la photocopie est assimilée à la contrefaçon ? La loi doit être la même dans le monde entier ?

Les éditeurs sont certainement assez grands pour se défendre seuls ! Mais on sait qu'ils dépensent des sommes énormes pour imprimer, diffuser la musique (et gagner leur vie...) : sans eux, plus de musique dans les magasins ! À force de se faire "voler" par la photocopie, ils disparaîtront et nous n'aurons plus d'autre musique à jouer que de vieilles photocopies salies...

Nous, compositeurs, professeurs, transcripteurs, nous travaillons beaucoup, recevons bien peu de royalties... En faisant des photocopies des oeuvres de nos confrères, nous "scions chacun la branche sur laquelle nous sommes assis"... Quand il n'y aura plus d'éditeurs, nous distribuerons nous-mêmes des photocopies de nos oeuvres à nos élèves... Bel avenir !

Une idée ?

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